mercredi 11 février 2009

Eclairer notre part d'ombre peut changer le monde

La lecture de l'article paru dans Nouvelles Clés n°60 "Rencontre avec Annick de Souzenelle" m'a profondément touché. Tout d'abord par la douceur émanant des propos de cette grande dame et par la profondeur de son approche plaçant toujours l'homme dans une perspective universelle et sacrée.

Interrogée sur ce qui ce joue actuellement dans le monde, Annick de Souzenelle partage sa vision de l'humain détenteur en son centre du sacré.

" Notre mission d'adulte devrait être de savoir montrer aux jeunes qu'il existe une dynamique extraordinaire qui s'appelle la vie et qui nous habite. Nous portons en nous un potentiel fou, tout un monde d'énergie, qui soit sera pris en compte pour faire croitre cet être essentiel, cet enfant divin au-dedans de nous, soit va se retourner en violence - contre le monde extérieur ou contre notre propre personne, sous forme de maladie, de dépressions, de tragédies personnelles. On constate hélas, de nos jours, il n'y a quasiment plus de structure pour juguler ces énergies non accomplies de l'être : elles déferlent dans tous les sens et détruisent tout."

Je partage cette certitude et c'est elle qui me guide lors de mes interventions en coaching : nous avons tous en nous un potentiel immense et insoupçonné. Accompagner mes clients sur leurs chemins, c'est les aider à se reconnecter avec ces énergies primordiales qui les habitent et les inciter à déployer leur puissance créatrice. Débloquer, remettre en mouvement ou encore faire circuler ces énergies, ouvrir le champs, laisser s'épanouir.

Et Annick de Souzenelle d'enchainer sur l'importance de cette démarche que certains qualifie de "développement personnel" ... "Si l'on ne se convertit pas soi-même, si l'on ne se retourne pas au-dedans de soi pour faire un chemin personnel, on ne fera pas grand chose à l'extérieur. C'est seulement dans la mesure où je me construis que je construis le monde. Le monde est en moi. Chaque être humain est unique. Et en même temps il est toute l'humanité."

Travailler sur soi est difficile : difficile en soi car cela nous amène à aller rencontrer notre part d'ombre et l'intégrer mais aussi et surtout car la société se charge à merveille de déprécier ce travail, le présentant comme l'apanage de "ceux qui ne vont vraiment pas bien, vous savez les dépressifs, les fous, ces gens pas bien dans leur peau..." alors que peut-être justement ce sont ceux-là même dont la quête est la plus intense. Ne pas s'inscrire dans cette démarche est donc considéré comme normal dans notre société alors que s'y inscrire traduit un dérangement, un dérèglement .... Intéressant n'est-il pas ?

Annick de Souzenelle propose ensuite une lecture époustouflante des termes Bien et Mal .... "Dans l'expression biblique : 'l"arbre de la connaissance du bien et du mal", il n'est en réalité pas du tout question du bien et du mal au sens ou nous l'entendons habituellement. Cet arbre est en fait "l'arbre de la connaissance de ce qui est accompli et de ce qui n'est pas accompli". L'accomplissement, c'est la présence de cet enfant divin en nous; l'inaccomplissement, c'est le fait qu'il ne soit encore qu'à l'état de germe. Ce potentiel à réaliser, cet "autre coté" encore latent, si nous nous prenons en main pour le construire nous-mêmes, nous découvrirons que c'est la meilleure façon de construire le monde, et en fait la seule. [...] Tout cet inaccompli qui est à l'intérieur de moi, tout ce potentiel qui attend que je l'épanouisse, c'est aussi mon prochain. C'est aussi le monde qui est autour de moi. Si je me construis, je construis le monde."

Il est donc bien question de quête personnelle qui transcende l'individu et qui rejailli sur l'Autre, sur les Autres...

"Les Humains ne se rendent pas compte à quel point les évènements extérieurs peuvent être transformés quand on opère la transformation intérieure. Ce qui se joue au dedans de nous se joue au-dehors. Intérieur et extérieur sont les deux pôles d'une même réalité".